Pour une réponse dépassionnée aux inquiétudes sociales sur la résidence alternée de
l’enfant après séparation des parents.
A la lecture de l’appel aux professionnels de la petite enfance, du soin, de l’éducatif et du
social, lançant un véhément signal d’alarme autour des méfaits supposés d’une généralisation
de la résidence alternée comme premier principe de référence en cas de demande d’un parent
lors d’une séparation1
, nous souhaitons proposer quelques éléments de réflexion autour de
cette question.
C’est bien une question de fond qui se re-pose, et ne semble pouvoir trouver de réponse
ailleurs que dans des prises de parti antagonistes et militantes ; celles-ci ne nous semblent pas
toujours sans objet pertinent, mais ne laissent pas assez de place à une pensée susceptible
d’articuler :
l’égalité des droits d’un père et d’une mère devant l’exercice concret de
l’autorité parentale ;
la reconnaissance de la liberté des individus d’organiser leur vie privée et
familiale comme ils le souhaitent en prenant en compte l’intérêt de tous les
membres de la famille ;
la protection de la santé psychique des enfants ;
la lutte contre la domination masculine.
Pour cela, il faut d’abord différencier ces enjeux, sans en exclure aucun.
1/ La reconnaissance de l’égalité de droit entre les pères et les mères.
Poser les termes de « résidence alternée » comme principe de base ordinairement accessible,
lors de la séparation d’un couple, revêt une signification importante, parce que ce principe
rétablit, sur un mode concret, l’égalité des deux parents devant l’exercice de la parentalité. Il
cesse de séparer une seconde fois les deux parents, qui viennent requérir la justice, en un
parent qui obtient la « résidence principale », presque toujours la mère, et un autre parent qui
obtient « un droit de visite et d’hébergement » (non assorti d’un devoir), presque toujours le
père.
Il est important de réaliser en quoi ces formulations exercent sur les pères une violence
symbolique, et une injustice. Si les parents sont égaux devant l’autorité parentale, le terme de
résidence doit leur être appliqué à tous deux, ainsi que les droits et devoirs qui s’y rapportent.
L’alternance de résidence, de fait, existe, car la plupart des enfants circulent entre les deux
domiciles. Mais il existe un déficit de valeur accordée à un des domiciles, et ce déficit
inacceptable doit cesser.
De plus, peu de pères demandent encore la résidence alternée, alors même que certaines
mères la souhaiteraient. Certains ont plutôt à se battre pour que le droit de visite et
d’hébergement soit respecté, ou même qu’ils puissent accéder à ce simple droit ! La crainte
d’un déferlement de troubles psychiques des enfants, liés à cette alternance, relèverait donc
plutôt d’un fantasme, lié à l’attachement envers un ordre symbolique antérieur structuré
autour du modèle de la mère au foyer éducatrice des enfants. Ce modèle est en effet menacé
par le nouveau modèle de la coparentalité et du travail des deux conjoints, qui correspond
davantage à la fois aux aspirations des femmes et à la réalité économique.
1 Suite à la proposition de loi du 18 septembre 2013 visant à « promouvoir la résidence
alternée, le recours aux dispositifs de médiation et l'équitable implication des parents dans
l'accompagnement et la prise en charge de leur enfant en cas de divorce ou de séparation ».
http://www.filinfo-p.fr/data/texte_collectif.pdf
l’enfant après séparation des parents.
A la lecture de l’appel aux professionnels de la petite enfance, du soin, de l’éducatif et du
social, lançant un véhément signal d’alarme autour des méfaits supposés d’une généralisation
de la résidence alternée comme premier principe de référence en cas de demande d’un parent
lors d’une séparation1
, nous souhaitons proposer quelques éléments de réflexion autour de
cette question.
C’est bien une question de fond qui se re-pose, et ne semble pouvoir trouver de réponse
ailleurs que dans des prises de parti antagonistes et militantes ; celles-ci ne nous semblent pas
toujours sans objet pertinent, mais ne laissent pas assez de place à une pensée susceptible
d’articuler :
l’égalité des droits d’un père et d’une mère devant l’exercice concret de
l’autorité parentale ;
la reconnaissance de la liberté des individus d’organiser leur vie privée et
familiale comme ils le souhaitent en prenant en compte l’intérêt de tous les
membres de la famille ;
la protection de la santé psychique des enfants ;
la lutte contre la domination masculine.
Pour cela, il faut d’abord différencier ces enjeux, sans en exclure aucun.
1/ La reconnaissance de l’égalité de droit entre les pères et les mères.
Poser les termes de « résidence alternée » comme principe de base ordinairement accessible,
lors de la séparation d’un couple, revêt une signification importante, parce que ce principe
rétablit, sur un mode concret, l’égalité des deux parents devant l’exercice de la parentalité. Il
cesse de séparer une seconde fois les deux parents, qui viennent requérir la justice, en un
parent qui obtient la « résidence principale », presque toujours la mère, et un autre parent qui
obtient « un droit de visite et d’hébergement » (non assorti d’un devoir), presque toujours le
père.
Il est important de réaliser en quoi ces formulations exercent sur les pères une violence
symbolique, et une injustice. Si les parents sont égaux devant l’autorité parentale, le terme de
résidence doit leur être appliqué à tous deux, ainsi que les droits et devoirs qui s’y rapportent.
L’alternance de résidence, de fait, existe, car la plupart des enfants circulent entre les deux
domiciles. Mais il existe un déficit de valeur accordée à un des domiciles, et ce déficit
inacceptable doit cesser.
De plus, peu de pères demandent encore la résidence alternée, alors même que certaines
mères la souhaiteraient. Certains ont plutôt à se battre pour que le droit de visite et
d’hébergement soit respecté, ou même qu’ils puissent accéder à ce simple droit ! La crainte
d’un déferlement de troubles psychiques des enfants, liés à cette alternance, relèverait donc
plutôt d’un fantasme, lié à l’attachement envers un ordre symbolique antérieur structuré
autour du modèle de la mère au foyer éducatrice des enfants. Ce modèle est en effet menacé
par le nouveau modèle de la coparentalité et du travail des deux conjoints, qui correspond
davantage à la fois aux aspirations des femmes et à la réalité économique.
1 Suite à la proposition de loi du 18 septembre 2013 visant à « promouvoir la résidence
alternée, le recours aux dispositifs de médiation et l'équitable implication des parents dans
l'accompagnement et la prise en charge de leur enfant en cas de divorce ou de séparation ».
http://www.filinfo-p.fr/data/texte_collectif.pdf
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